Discours de Mme. Martine Therer, Représentant Résident Adjointe au PNUD Maroc. 

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Monsieur le Secrétaire général du Département du développement durable (Chef de file de l’Autorité nationale désignée auprès du Fonds vert pour le climat),

Monsieur le Directeur des Changements climatiques, de la Diversité biologique et de l'Économie verte (Point Focal du FVC),

Mesdames et Messieurs,

Le projet que nous lançons aujourd’hui est extrêmement important et je suis heureuse que le PNUD y soit associé aux côtés du Royaume du Maroc que je tiens à féliciter de son leadership en matière d’action climatique et de préparation aux impacts du réchauffement de la planète.

Permettez-moi de saluer tout particulièrement le Département du développement durable pour son engagement inconditionnel, ainsi que les partenaires et acteurs qui se mobilisent jour après jour pour le climat.

L’adaptation est une priorité pour le Maroc qui est considéré parmi les pays les plus exposés aux effets négatifs des changements climatiques. Cette vulnérabilité concerne de nombreux secteurs vitaux pour l’économie et le bien-être de la population marocaine, notamment l’eau, l’agriculture, la pêche, l’aquaculture, la foresterie, la santé, l’habitat, ainsi que les écosystèmes les plus fragiles : les oasis, le littoral et les montagnes.

Conscient des défis et des enjeux pour la soutenabilité de sa trajectoire de développement, le Maroc s’est résolument engagé dans l’effort mondial de lutte contre le changement climatique. Cette volonté politique s’est notamment manifestée par le renforcement de son arsenal juridique et législatif, et par l’adoption de la Stratégie nationale du développement durable, qui fait du développement durable un vrai projet de société et vise à réaliser, à l’horizon 2030, les fondements d’une économie verte et inclusive, et du Plan climat national à l’horizon 2030 (PCN 30). La contribution déterminée au niveau national (CDN) du Maroc est considérée parmi les plus ambitieuses au niveau international. Tel que préconisé par la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, le Maroc a également mis en place un Plan national stratégique d’adaptation qui prévoit plus d’une centaine de mesures prioritaires concrètes pour préparer le Maroc dans le court et moyen termes à faire face aux nouvelles conditions climatiques et à en tirer le meilleur parti.

Selon la CDN actualisée, publiée en juin dernier, le coût de mise en œuvre des programmes d’adaptation dans les secteurs les plus affectés est estimé à près de 40 milliards de dollars américains, auxquels il faut ajouter 38,8 milliards de dollars pour les actions d’atténuation.

Bien que des fonds importants aient été mobilisés au niveau international pour soutenir l’action climatique des pays, les financements actuels restent bien en deçà de ce qui est nécessaire pour appuyer les efforts d’atténuation et d’adaptation de manière adéquate, et protéger les populations. Et l’accès aux fonds disponibles n’est pas simple.

C’est pourquoi le PNUD, dans le cadre de ses missions, offre un accompagnement aux pays pour la mobilisation de fonds et le développement de stratégies visant à accroître les investissements pour le financement de leurs priorités de développement et l’atteinte des Objectifs de développement durable, dont l’ODD 13 relatif à la lutte contre les changements climatiques.

Ainsi, le projet que nous lançons aujourd’hui est le fruit d’une collaboration étroite entre le Département du développement durable, les autres départements ministériels concernés et le PNUD. Il est l’aboutissement d’un long et fructueux processus de réflexion, de concertation et de co-construction, entamé en 2017, qui a permis de cristalliser les ambitions et de mobiliser un financement d’environ 2,3 millions de dollars du Fonds vert pour le climat pour jeter les bases d’une planification et d’un financement durables de l’adaptation aux niveaux national et régional. Au cœur de ses objectifs sont le renforcement de la régionalisation, la rationalisation des ressources naturelles, la synergie entre les initiatives et la territorialisation des politiques publiques ; il s’inscrit donc parfaitement dans la lignée du Nouveau modèle de développement.

Ce projet « readiness » ou de soutien préparatoire offre aux territoires du Maroc la perspective d’accéder à « la finance climat » en structurant un pipeline de projets bancables. Cela présuppose la contribution et l’appui de l’ensemble des parties prenantes à toutes les échelles territoriales afin mettre en place une véritable politique nationale d’adaptation qui pourra limiter les impacts négatifs du changement climatique et tirer profit des opportunités qui se présenteront. Cette politique, de même que les projets qui seront développés au niveau des territoires, doivent être axés sur l’équité et la justice, en accordant une attention particulière aux femmes et aux plus vulnérables qui subissent de manière disproportionnées les effets du changement climatique.

Dans son dernier rapport publié fin février 2022, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) a à nouveau tiré la sonnette d’alarme. Le GIEC a appelé à « agir maintenant [pour] assurer l’avenir » de la planète. En effet, malgré les appels répétés à réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre, le monde est sur une trajectoire catastrophique vers 2,7 degrés de réchauffement climatique d’ici à 2050 et les conséquences du changement climatique s’accélèrent. Ses effets sont désormais généralisés et souvent irréversibles, menaçant « le bien-être des êtres humains et la santé de la planète ».

Face au tableau sombre dressé le GIEC, qui est un terrible avertissement sur les conséquences de l’inaction, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a souligné que « perdre du temps, c’est périr ». Il a aussi noté que l’investissement dans l’adaptation aux changements climatiques marche et sauve des vies.

Je suis convaincue que l’esprit de collaboration qui a permis à ce projet de voir le jour continuera de prévaloir dans sa mise en œuvre avec toute l’urgence qu’exige la course contre la montre dans laquelle nous sommes engagés en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

Je vous remercie de votre attention.