Soutenir les professionnels d’accompagnement psychosocial et socio-professionnel pour prévenir et transformer l’extrémisme violent

1 février 2021

Les professionnels d’accompagnement psychosocial et socio-professionnel jouent un rôle capital pour la prévention et la transformation de l’extrémisme violent. En tant qu’acteur de premier plan, le renforcement de leurs capacités s’avère une condition sine qua none pour mieux accompagner les anciens détenus condamnés dans les affaires d’extrémisme violent, dont les revenants des zones de tensions, et leurs familles.

C’est dans cette optique que le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) au Maroc et la Fondation Mohammed VI pour la Réinsertion des Détenus (Fondation Mohammed VI), ont établi un partenariat pour « l’appui à la réinsertion et à la réhabilitation des revenants et de leurs familles ». Grâce au soutien financier de l’Ambassade britannique au Maroc, une série d’ateliers de sensibilisation et de formation portant sur la prévention et la transformation de l’extrémisme violent a pu être réalisée. Ces ateliers ont concerné les professionnels d’accompagnement psychosocial et socio-professionnel ainsi que les associations œuvrant dans le domaine. Les 9 régions couvertes par les Centres d’accompagnement et de Réinsertion de la Fondation Mohammed VI ont été concernées.

Les ateliers se sont tenus entre le 23 décembre 2020 et le 17 janvier 2021, et ont été facilités par M. Noufal Abboud, expert en transformation de l’extrémisme violent et du terrorisme recruté par le PNUD dans le cadre du projet. L’expert a été assisté par Mme Fatima Ezzahra Benoughazi qui a apporté son expérience dans le cadre des programmes de prévention de l’extrémisme violent auprès des jeunes et des femmes. Dans un premier temps ce sont 70 personnes qui ont bénéficié d’une formation générale. Les principaux objectifs des ateliers, ont consisté à amener les participants à développer une compréhension commune, plus approfondie et nuancée des concepts tels que l’extrémisme violent, la radicalisation et le terrorisme. A cet effet, l’expert s’est employé à expliquer l’extrémisme en utilisant, entre autres, la Courbe de Gauss, qui permet d’illustrer la probabilité de déviation vers l’extrémité (ici l’extrémisme violent), et de calculer la loi normale (la situation normale) par rapport aux déviations.

Les participants ont également été amenés à comprendre les facteurs qui mènent à l’extrémisme violent et à identifier les différents types de discours utilisés par les groupes extrémistes. Lors de ces sessions, les participants ont eu l'occasion de faire part de leurs expériences avec la population d’anciens détenus des établissements pénitentiaires en vue de tirer les leçons du passé pour prévenir la violence. Les discussions ont également porté sur la transformation de l’extrémisme violent dans les communautés touchées, à la suite desquelles les participants ont été initiés aux différentes techniques de négociation, de communication stratégique et de médiation pour une bonne gestion et transformation des conflits.

Pour Mme Benyahia Sofana, en charge de la Coopération internationale et des partenariats à la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, cette activité outre la compréhension normalisée et nuancée des concepts tels que l’extrémisme violent, la radicalisation vers l’extrémisme violent et le terrorisme, a permis de renforcer la synergie

entre les participants représentant plusieurs catégories de professionnels d’accompagnement et d’appui aux population vulnérable. Ceci contribuera indubitablement à renforcer et à harmoniser les actions et interventions de ces professionnels pour une prise en charge adaptée et plus profitable à la population cible.

Dans un second temps, un groupe de 20 personnes a bénéficié d’une formation de formateurs. Durant les 3 jours de cette formation, les participants ont pu se familiariser avec les principes et les méthodes de préparation d’une formation. L’expert a veillé à détailler la démarche à suivre pour concevoir et élaborer la structuration des ateliers, l’animation des jeux de rôle et a également partagé ses conseils pour favoriser l’échange et les interactions entre les participants.

Pour M. Clément Dubayle, Chargé des projets PVE du PNUD au Maroc, le transfert des connaissances est essentiel dans le cadre des programmes de prévention et de transformation de l’extrémisme violent. La mise en place de programmes de réinsertion durables et pérennes répondant au besoin des bénéficiaires ne pouvant se faire qu’à travers le renforcement des capacités des acteurs étant au quotidien à leur contact.

Dans le cadre des activités visant à assurer une meilleure prise en charge des revenants et de leurs familles dans les programmes de réinsertion, plusieurs ateliers de formation et tables rondes sont programmés notamment avec la société civile et les médias.

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Pour plus d'informations, merci de contacter M. Clément Dubayle, Chargé des projets PVE et Gouvernance Démocratique, sur clement.dubayle@undp.org.