L’économie protège du besoin au Vietnam

Les femmes de Hoi An s’attaquent aux déchets urbains

Avec plus de 20 millions de visiteurs par an, la ville portuaire de Hoi An, site du patrimoine mondial de l'UNESCO en Asie du Sud-Est, doit éliminer 27 000 tonnes de déchets solides par an.

Rien qu'en 2016, cette petite ville de 120 000 habitants a accueilli 175 touristes pour chaque résident. L'industrie du tourisme en plein essor produit environ 75 tonnes de déchets solides par jour. La collecte est insuffisante et l'élimination inadéquate, ce qui laisse les terres et les cours d'eau pollués, menaçant l'environnement et la santé des collectivités.

Si le problème n’est pas résolu, les déchets de la ville finiront leur course dans les océans, avec un impact environnemental mondial.

Plaidoyer et action

Pour résoudre ce problème, l'Union des Femmes de Hoi An a élaboré un plan de gestion des déchets sur le long terme qui favorise le développement durable de la ville tout en préservant son patrimoine culturel. Un système pilote de collecte, de tri et d'élimination des déchets géré par des femmes vulnérables a vu le jour en 2010 à Hoi An, avec le soutien du Programme de microfinancements du Fonds pour l’environnement mondial (GEF-SGP en anglais) géré par le PNUD.

« En plus de gérer les déchets, ce groupe est devenu un important défenseur de l'environnement », explique Mme Le Phuong Duc, présidente du syndicat des femmes de la ville.

« La contribution de ces femmes à la ville est largement reconnue, ce qui leur a donné confiance pour devenir plus actives dans leur communauté, p.ex. en formant des groupes de protection de l'environnement ».

Nguyen Thi Lien explique qu’elle ne réussissait plus à trouver de l’emploi en raison de son âge. Le projet de collecte de déchets lui a permis d’obtenir un revenu adapté à ses besoins :

« Ma vie a changé pour le mieux. Nous [les femmes du groupe] sommes très heureuses et travaillons dur ensemble. Nous aimons beaucoup notre emploi ».

Réduire, réutiliser, recycler

La communication s'est avérée être une composante essentielle du projet pour obtenir un impact environnemental positif. Une campagne sur la gestion des déchets ménagers lors des manifestations culturelles locales, à la radio et à la télévision - ainsi qu'un dialogue continu entre l'Union des femmes et les principales parties prenantes - a permis de réduire de plus de 70% la quantité de déchets envoyés à la décharge.

Aujourd’hui, le projet a atteint ses objectifs environnementaux et de développement, et est devenu un exemple de stratégie de lutte contre les déchets urbains, modèle qui s’étend au niveau provincial.

Les déchets sont maintenant triés en trois catégories - recyclables, biodégradables et persistants - et éliminés correctement. Les déchets biodégradables sont compostés au niveau des ménages, puis utilisés par des agriculteurs locaux pour cultiver durablement.

Le plastique, le métal et autres déchets recyclables sont collectés et vendus à des infrastructures de recyclage, tandis que les déchets persistants sont collectés et éliminés par le gouvernement local.

Rendre à César...

Un système de crédit renouvelable aux membres du groupe leur a permis d'acheter l'équipement nécessaire à leur activité, comme des chariots et des bicyclettes. Dans le cadre de ce programme, l'Union des femmes de Hoi An a à la fois augmenté la quantité de déchets recyclés, et les revenus des femmes qui y participent.

Petites subventions, grands impacts

Depuis 1998, le GEF-SGP a soutenu plus de 150 projets au Vietnam.

Le programme aide les communautés à mettre en place, déployer et transférer des outils et des approches innovantes pour la gestion des produits chimiques et des déchets nocifs.

La sensibilisation des citoyens et le réseautage aux niveaux national et mondial sont indispensables pour garantir des pratiques et des produits plus respectueux de l'environnement, et pour réduire les risques d'exposition aux produits chimiques et aux déchets toxiques et dangereux.

Grâce à la mise en place de coalitions et de réseaux, le programme établit des liens entre l’expérience locale et le dialogue politique mondial .

Pour plus d'informations sur les projets soutenus par le GEF SGP au Vietnam, visitez la page SGP Vietnam (en anglais).

Pour plus d'informations sur ce projet spécifique, veuillez visiter le profil du projet ici (en anglais).

Rendez-vous sur le site du SGP pour des informations générales sur le programme.

Histoire d'Andrea Egan, Ana Maria Currea, PNUD Vietnam / Photos: © Photos d’Ana Maria Currea, FEM SGP