Programme d’appui à la mise en œuvre de la stratégie de la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion

La Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR) a été créée en 2008 en tant que structure autonome dans l’objectif d’améliorer les conditions de détention et de contribuer à la réinsertion des détenus après leur libération et ce, en respect des dispositions constitutionnelles relatives à la promotion des droits de l'homme et des prisonniers, des directives Royales et des textes législatifs et réglementaires liés au secteur pénitentiaire.

Afin d’appuyer cette mission, la DGAPR a adopté une stratégie 2016-2018 axée sur :

  • L’humanisation des conditions d’incarcération;
  • La préparation des détenus à la réinsertion;
  • La garantie de la sécurité et de la sûreté des détenus;
  • La modernisation de l’administration et le renforcement de ses procédures de gouvernance;
  • La prise en considération de l’environnement, du genre et de la vulnérabilité.

Le PNUD, doté d’une expertise internationale avérée en matière d’appui aux réformes pénitentiaires, accompagne la DGAPR dans la mise en œuvre de certaines parties de sa stratégie.

Le programme couvre la période 2016-2020 et nécessite des ressources estimées à 5 000 000 USD. Il a bénéficié dans une première phase du financement du Gouvernement du Japon, et de l’accompagnement technique de la Rabita Mohammadia des Oulémas (RMO). La DGAPR contribue sensiblement dans le financement de ce projet et d’autres partenaires ont montré leur intérêt à soutenir ce programme ambitieux.

Les résultats escomptés du programme sont :

  • Le traitement humain, conforme aux dispositions législatives et réglementaires et aux normes internationales des droits de l’homme, des détenus en général et des groupes vulnérables en particulier, est accru;
  • Les détenus acquièrent un ensemble de compétences professionnelles, éducatives et culturelles leur permettant une meilleure réinsertion sociale et économique;
  • La DGAPR dispose des outils et des compétences nécessaires à la mise en œuvre de sa stratégie et au suivi de l’évolution de la population carcérale;
  • L’intégration de la prise en compte de l’environnement, du genre et de la vulnérabilité dans la gestion de la DGAPR est renforcée.

Qu'avons-nous réalisé à ce jour?

Le projet d’« Appui à la réforme du système pénitentiaire pour une meilleure réinsertion sociale » constitue la première phase du programme, une initiative d’un an (mars 2016 – mars 2017) financée en intégralité par le Gouvernement du Japon. Dans le cadre de cette première étape, le programme a permis :

Aspect stratégique :

  • Des partenariats et échanges de bonnes pratiques au niveau international sont en train d’être développés afin de doter l’Administration pénitentiaire d’un plan d’action pour promouvoir la tolérance au sein de la population carcérale.

Formation du personnel, de conseillers religieux et de détenus pairs pour la promotion de la tolérance et la prévention de l’extrémisme :

Au sein des prisons de Meknès, Salé, Kénitra, Agadir, Safi et Fès :

  • 40 personnes (22,5% de femmes), dont 32 membres du personnel des prisons et 8 conseillers religieux, connaissent mieux les engagements internationaux en matière de droits humains au sein des prisons et maîtrisent les stratégies et les pratiques de lutte contre l’extrémisme en milieu carcéral;
  • 16 formateurs d’éducateurs pairs ont été formés et ont permis la formation de 220 éducateurs pairs;
  • A leur tour, les éducateurs pairs vont être amenés à sensibiliser jusqu’à 22 000 détenus pairs.

Formation professionnelle des détenus en vue de leur réinsertion sociale et économique :

  • 4 directeurs de prisons et 2 directeurs régionaux ont été sensibilisés aux enjeux de la réinsertion sociale et économique des détenus et sur la méthodologie d’organisation des initiatives visant le renforcement des compétences de subsistance des détenus;
  • Les ateliers de formation professionnelle de 4 prisons ont été équipés et officiellement lancés le 24 janvier 2017 pour les métiers suivants :
    • Couture traditionnelle et tissage de tapis à Fès (Prison locale de Bourkaiz) ;
    • Poterie céramique à Safi (Prison locale de Safi) ;
    • Tapisserie à Agadir (Prison locale d’Ait Melloul 2) ;
    • Maroquinerie et menuiserie à Kénitra (Maison Centrale) ;
  • Les formateurs à ces métiers ont été identifiés par la DGAPR auprès de centres de qualification professionnelle.

Mécanisme de redevabilité et de plaidoyer :

  • Le projet a fait l’objet de nombreux articles et reportages qui ont été diffusés dans les médias à l’occasion du lancement opérationnel des activités du projet;
  • Une assistante en communication a été affectée au projet. D’autres recrutements sont également prévus pour la prochaine phase du programme.